- sayon
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• 1485; esp. saya, lat. sagum♦ Anciennt1 ♦ Casaque grossière de paysan, de berger.2 ♦ (1798) Casaque de guerre des Gaulois et des Romains.⊗ HOM. Seillon.⇒SAYON, subst. masc.A. — HIST. DU VÊT. Casaque d'étoffe grossière ou de peau, portée autrefois par les paysans ou les bergers. Sayon de berger, de chevrier; sayon de poil de chèvre. La masse des paysans ou des pauvres, en burnous gris, en sayon de laine brune, s'agite confusément parmi ces tas de bêtes couchées (LOTI, Maroc, 1889, p. 13). Il y avait aussi des hommes de la campagne, avec leurs peaux de bêtes, leurs sayons, leurs touloupes (G. LEROUX, Roul. tsar, 1912, p. 154).— P. métaph. Les bourdons hirsutes et trapus, parfois minuscules, presque toujours énormes et couverts, comme les hommes primitifs, d'un informe sayon que cerclent des anneaux de cuivre ou de cinabre (MAETERL., Vie abeilles, 1901, p. 276).B. — HIST. DU VÊT. MILIT. Casaque de guerre, portée par les soldats gaulois, puis par les romains, et encore en usage au Moyen Âge chez les chevaliers. [Rome] vit, d'abord successivement et ensuite tout à la fois dans le cœur et dans les provinces de son empire, de petits hommes maigres et basanés ou des espèces de géants aux yeux verts (...); les uns nus, ornés de colliers, d'anneaux de fer, de bracelets d'or, les autres couverts de peaux, de sayons, de larges braies, de tuniques étroites et bigarrées (CHATEAUBR., Ét. ou Disc. hist., t. 3, 1831, p. 102). On voyait se mêler, se confondre, sur une vaste étendue la robe bariolée des Égyptiens, le burnous des Arabes (...) les sayons et les braies écarlates des Barbares (FRANCE, Thaïs, 1890, p. 286).Prononc. et Orth.:[
]. MARTINET-WALTER 1973 [sa-] (infl. de la graph.), [
-]. Homon. seillon. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist. 1. 1487 « casaque à manches » (Arch. nat. KK 70, fol. 27 v ° ds GAY: Deux aulnes deux tiers de veloux cramoisi pour faire ung sayon long à demies manches); 2. 1679 « sorte de veste de paysan » (LA FONTAINE, Fables, L. XI, Le Paysan du Danube, 16: sayon de poil de chèvre). Plutôt dér. de saie1, suff. -on1, qu'empr. à l'esp. sayón « casaque », dér. de saya (saie1; BARB. Misc. 7, n ° 21 et FEW t. 11, p. 74b et 75b) qui n'est pas att. Fréq. abs. littér.:30.
sayon [sɛjɔ̃] n. m.❖♦ Anciennement.1 Casaque grossière de paysan, de berger. || Sayon de pâtre (→ Histrion, cit. 5).1 (…) des paysans à sayons de peaux de bique, à cheveux longs, pressaient des bœufs maigres avec des cris aigus (…)Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. I, p. 65.2 Un sayon de chameau rayé de noir, sans manches,Des souliers de cuir rouge, un haut turban renflé (…)Un long fusil; silence, et passez, c'est un Druse.Hugo, la Légende des siècles, « La fin de Satan », Pl., p. 753.2 (1798). Antiq. Casaque de guerre que portaient les Gaulois et les Romains.3 (…) pareil à ce naufragé ou bien encore au centurion soudain timide devant la patricienne qui lui intime de se défaire de son sayon avant de se livrer à lui moyennant quelques as ou quelques sesterces.Michel Leiris, Fourbis, p. 197.❖HOM. Seillon.
Encyclopédie Universelle. 2012.